La différence entre Dieu et le chirurgien, c'est que Dieu ne se prend pas pour un chirurgien

mardi 29 septembre 2015

Interview auteur : Agnès Boucher

Interview auteur : Agnès Boucher


Bonjour Agnès! Vous êtes prête à être disséquée comme il se doit? C'est parti!



1.                  Présentez-vous en une phrase maximum. Incurable individualiste ayant passé le mitan de sa vie, du moins je l’espère, car je ne veux pas vivre trop vieille, fanatique de livres, de musique, de liberté et de curiosité pour mes contemporains !

2.                  Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ? Aucune idée, je m’y suis mise très tôt, sans doute pour « sortir » de ma tête les histoires qui s’y amoncelaient.

3.                  Êtes-vous fidèle à un genre en particulier ou préférez-vous vous éparpiller ?  Euh… En écriture ? Non, je n’aime pas être enfermée. J’ai écrit un essai, des polars, un récit, des nouvelles, des fictions pour la radio… Je m’essaie au roman… Je déteste m’ennuyer et écrire toujours dans le même style m’ennuierait prodigieusement. En lecture, c’est pareil.  Plus jeune, je lisais tout. Aujourd’hui, par manque de temps, j’ai réduit mon champ d’action et lis surtout des polars, du théâtre, des livres d’Histoire.

4.                  Quels sont les titres de vos romans ? Pouvez-vous les résumer rapidement ?
Comment exister aux côtés d’un génie, Fanny Mendelssohn, Clara Schumann, Alma Mahler, c’est un essai sur la difficulté à exprimer son génie quand on est femme et artiste, et que de surcroit on côtoie un génie au masculin (époux ou frère en l’occurrence pour ses trois-là)
Alma Mahler, naissance d’une ogresse, ce récit est celui des dix années de mariage entre Alma Schindler et Gustav Mahler, comment de deux névroses et personnalités hors du commun se construit une relation de couple, les jeux de pouvoirs, l’avènement d’une femme qui paradoxalement n’aime pas les femmes…
Méfiez-vous des contrefaçons est mon premier roman policier, construit autour de trois personnages qui se renvoient la balle sans vraiment se rencontrer jusqu’au dénouement final
Elle veut toute la place, ce recueil de nouvelles m’a permis d’aborder de nouveaux champs d’écriture. La nouvelle est un genre trop méconnu en France, contrairement au public anglo-saxon qui l’affectionne. La nouvelle, c’est le challenge de faire court et de donner envie au lecteur de poursuivre l’aventure de chaque récit avec sa propre imagination !
Tuer n’est pas jouer, est un second roman policier, écrit à la première personne du singulier, où je mets peut-être un peu plus de moi, même si le héros est un homme. C’est l’histoire d’un tueur qui vit le paradoxe de devenir proie et de devoir chercher à comprendre qui veut le tuer et pourquoi !

5.                  Avez-vous des petites habitudes lorsque vous écrivez ? Tisane le matin, thé l’après-midi, musique, musique, musique, classique essentiellement. Et le calme, indispensable !

6.                  Quelles sont les sources de vos inspirations ? Pfff…. La vie, les gens que je croisent peuvent se retrouver dans un de mes livres, tout comme les situations que je vis ou les discussions auxquelles j’assiste. Les livres que je lis, les films aussi m’inspirent nécessairement.

7.                  Comment doit être, selon vous, un personnage principal ? Pas obligatoirement sympathique, mais absolument charismatique. Sinon, ce n’est pas un personnage principal, ou alors, il faut s’appeler Camus et écrire L’Etranger.

8.                  Et un personnage secondaire ? Il est là pour soutenir le personnage principal, et aussi pour me permettre de développer d’autres personnalités, de m’exprimer de manière différente, bref, de m’amuser un peu. Mais un personnage principal peut devenir presque secondaire dans un autre roman. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait avec mon second polar, où des personnages du premier apparaisse, qui n’ont plus le premier rôle. Ils sont là pour certains en forme de clin d’œil au lecteur.

9.                  De quel roman aimeriez-vous être l’auteur ? Désert de Le Clézio, Le Crabe-Tambour de Schoendoerffer, La retraite sentimentale de Colette, et bien sûr, Mrs Dalloways de Virginia Woolf !!!!

10.              Quel est votre livre préféré ? Pourquoi ? Mrs Dalloways… L’écriture de Virginia Woolf, à la fois poétique et incisive, ses univers un peu fous, sa tristesse insondable et sa précision presque clinique des sentiments et des personnalités, plus tranchante qu’un scalpel (ça plaira aux chirurgiens lecteurs !!! J )

11.              Quels conseils donneriez-vous à un débutant en écriture ? Avant toute chose de lire, lire, et encore lire. Puis de lâcher prise, de ne pas vouloir écrire le meilleur tout de suite, de travailler encore et encore, comme un artisan apprend son métier. Bref, de persévérer et de ne pas croire qu’un livre s’écrit en deux temps trois mouvements, ou alors, on s’appelle Cocteau !

Le « Avez-vous déjà ».

1.                  Avez-vous déjà modelé l’un de vos personnages selon un personnage (fictif ou non) que vous aviez apprécié ? Non. Même si je suis forcément inspirée par mes lectures, mes personnages viennent avant tout de moi.

2.                  Avez-vous déjà eu le syndrome de la page blanche ? Si oui, comment avez-vous fait pour vous en débarrasser ? Non, je préfère écrire, même mal… Du plus mauvais, je retravaille toujours pour aller (je l’espère) vers du meilleur. J’écris assez vite, un peu en automatique, et je retravaille beaucoup derrière.

3.                  Avez-vous déjà abandonné un roman que vous aviez entamé ? Non, mais tous n’ont pas été envoyés à un éditeur… J

4.                  Avez-vous déjà laissé un manuscrit dans un tiroir, de peur des critiques ? En fait, les livres que je laisse dans un tiroir le sont, non par peur des critiques, mais parce que je sais qu’ils sont vraiment mauvais. Je suis ma première critique et je crois qu’il faut mal écrire pour s’améliorer. Je plains ceux qui font tout de suite le « coup de maître »… L’ouvrage suivant doit être difficile à pondre, sauf quand on est un génie, mais ça, c’est plutôt rare… ;-)

5.                  Avez-vous déjà assisté à une discussion entre vos personnages ? En permanence quand je suis en phase d’écriture, ils papotent dans mon cerveau, ce qui me donne parfois quelques absences par rapport à la vraie vie. Je me suis d’accord reconnue dans une des scènes du très beau film The Hours, quand Virginia Woolf reçoit sa sœur et ses neveux et nièce, murmure devant eux parce qu’elle pense à son livre (Mrs Dalloways). Vanessa, la sœur, dit alors une chose très belle, qui est que Virginia a beaucoup de chance, puisqu’elle vit sa vie et la vie de ses personnages…

Les questions bonus à compléter…

1.                  Si j'étais un animal je serais… un aigle… ou un chat.

2.                  Si je pouvais avoir un objet, n’importe lequel, peu importe le prix, ce serait… Pffff… Je ne suis pas matérialiste, je m’attache peu aux objets…

3.                  Si je pouvais entrer dans un roman, ce serait dans… Mrs Dalloways, comme observatrice invisible, pour ne pas tuer la fantastique magie de ce roman.

4.                  Si je pouvais avoir une discussion avec un auteur, ce serait … Vivant… John Harvey, j’adore ses polars… Mort ? Virginia Woolf, évidemment.

5.                  Si je pouvais avoir une discussion avec un personnage de roman, ce serait…  Mongo, le nain acrobate et ceinture noire de karaté héros des romans de Georges Chesbro.

6.                  Mon rêve le plus fou est… La paix, rien d’autre que la paix, et la liberté pour chacun de nous…

7.                  Si j'avais pu vivre à une autre époque de l’histoire, ça aurait été… L’entre deux guerres mondiales, parce que la liberté y était paradoxalement assez forte… et la pensée et l’art foisonnants.

8.                  Si j'étais un plat cuisiné, je serais… Je n’aime pas manger, mais j’adorais le rôti de porc cuisiné par ma Môman… J


Ses romans 

















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